Le XVIIIe Siècle : Le siècle des Lumières

 

L'élégance et le plaisir.

 

Délaissant l'histoire religieuse, les peintres du XVIIIe siècle marquent une nette préférence pour les sujets tirés de la mythologie ou de la vie quotidienne. La scène de genre (tableau d'intérieur, nature morte...) et le portrait triomphent un peu partout, en France, en Italie, mais aussi dans un pays où la peinture acquiert alors ses premières lettres de noblesse : l'Angleterre.

 

La France.

Au XVIIIe  siècle, l'esthétique rococo triomphe en France. L'aristocratie parisienne raffole de ce style gai, sensuel et rempli de fantaisie, qui met l'accent sur la couleur et l'aspect décoratif. La haute société de l'époque réclame des sujets qui la font rêver, notamment des scènes d'amour où la femme est le personnage essentiel. Les peintres puisent leur inspiration dans le théâtre, la fête ou encore la mythologie, qui leur offre une source intarissable d'histoires teintées d'érotisme. Watteau, dès le début du siècle, illustre de tels sujets galants d'une manière éminemment poétique. Il est suivi par François Boucher, qui n'hésite plus à dénuder ses figures. Fragonard, disciple de Boucher, va encore plus loin. Il s'attache aux seuls jeux érotiques : le baiser, la séduction des corps offerts, l'étreinte même...

 

Le portrait se veut léger, piquant et spirituel. Grâce au pastel, cet art trouve avec La Tour et Liotard deux de ses meilleurs interprètes. Des artistes démentent l'idée selon laquelle le XVIIIe serait un siècle exclusivement frivole. Van Loo, en dehors de ses représentations de déjeuners de chasse, s'intéresse aux scènes religieuses et aux sujets d'histoire. Chardin, sublime peintre de natures mortes, exalte les vertus de la vie bourgeoise, tout comme Greuze, à la fin du siècle. Enfin, les marines de Vernet et les paysages peuplés de ruines d'Hubert Robert donnent un accent préromantique à un art français que l'on a tort de croire seulement tourné vers le marivaudage.

 

L'Italie.

 

La peinture vénitienne brille comme jamais. Tiepolo est appelé dans le monde entier pour réaliser d'immenses fresques en trompe l'oeil sur les plafonds des palais. Il peint aussi d'innombrables tableaux où il laisse éclater son goût des coloris tendres. D'autres, Canaletto puis Guardi, immortalisent les fastes de Venise : ses monuments, les fêtes somptueuses sur le Grand Canal ou l'agitation des bateaux sur la lagune. Enfin, Longhi peint des portraits de la petite bourgeoisie et de simples scènes de la vie quotidienne pleines d'humour.

 

L'Angleterre.

 

Au XVIIIe siècle, le pays de Shakespeare compte trois maîtres de grande envergure : Hogarth, Reynolds et Gainsborough. Hogarth se rend célèbre par ses caricatures féroces, par sa critique acerbe de la société londonienne de son temps. Le style de Reynolds est bien différent ; portraitiste renommé, il peint la haute société de son temps avec grâce et élégance. Gainsborough, lui, aime présenter ses sujets dans un cadre naturel et ses paysages aux lointains embrumés se teintent de mélancolie.

 

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